La Liberté

Heurts entre police et manifestants anti-immigration

La police a renforcé ses moyens mobilisés. © KEYSTONE/EPA/STR
La police a renforcé ses moyens mobilisés. © KEYSTONE/EPA/STR
La situation était tendue à Liverpool où manifestants et contre-manifestants se sont fait face. © KEYSTONE/EPA/ADAM VAUGHAN
La situation était tendue à Liverpool où manifestants et contre-manifestants se sont fait face. © KEYSTONE/EPA/ADAM VAUGHAN


Publié le 03.08.2024


Des violences ont éclaté à Liverpool, Manchester ou Belfast dans les manifestations qui se déroulent samedi à travers le Royaume-Uni avec des mots d'ordre anti-immigration et anti-musulmans. Des émeutes ont déjà secoué la ville de Sunderland la veille.

Ces rassemblements ont commencé après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à trois fillettes à Southport (nord-ouest de l'Angleterre) lundi, après que des rumeurs ont circulé sur la religion et l'identité de l'agresseur présumé, Axel Rudakubana, un adolescent de 17 ans.

Depuis, et malgré le discours de fermeté du gouvernement travailliste contre ce qu'il a qualifié de "haine d'extrême-droite", le Royaume-Uni en est à son troisième jour de violences, après celles qui ont secoué Southport mardi, Londres et d'autres villes mercredi, et Sunderland (nord-est) vendredi.

Signalés dans plusieurs villes, dont Leeds (nord), Nottingham (centre), Portsmouth (sud) ou Belfast, en Irlande du Nord, les rassemblements de samedi ont été largement relayés sur les réseaux sociaux par des personnalités de la droite dure, comme le fondateur et ancien chef de l'English Defence League, Tommy Robinson.

Chaises et briques sur la police

La situation, souvent tendue, avec par endroit des contre-manifestations organisées à l'appel de mouvements anti-racistes, a parfois dégénéré, comme à Liverpool. Dans cette ville populaire du nord-ouest de l'Angleterre, des manifestants ont jeté des chaises, des briques et d'autres projectiles sur les forces de l'ordre, a constaté un photographe de l'AFP.

"Plusieurs policiers ont été blessés alors qu'ils faisaient face à des désordres graves dans le centre-ville de Liverpool", a indiqué sur X la police du Merseyside. "Ce comportement (...) ne sera pas toléré. Et nous arrêterons les responsables", a-t-elle ajouté. A Manchester, des échauffourées ont eu lieu entre des manifestants et la police, qui tente de maintenir à distance une contre-manifestation pour éviter des affrontements entre les deux groupes, selon la BBC.

A Nottingham, la police s'est aussi interposée entre des manifestants, avec d'un côté un groupe qui criaient des slogans anti-migrants et arboraient des drapeaux anglais, et de l'autre un groupe qui lui répondait par le slogan: "les réfugiés sont les bienvenus ici", selon une journaliste de l'AFP sur place. A Hull, dans le nord-est, des manifestants ont brisé les vitres d'un hôtel utilisé pour héberger des demandeurs d'asile, selon la BBC, tandis qu'à Belfast des pétards ont été jetés durant des échanges tendus entre un groupe anti-musulmans et des manifestants anti-racistes.

Au total, plus de trente appels à manifester ont été lancés dans le Royaume-Uni pour ce week-end, la plupart répondant au mot d'ordre anti-immigration "Enough is enough !" (Trop c'est trop !), largement diffusé sur les réseaux sociaux, selon un recensement de l'association de lutte contre le racisme Hope Not Hate (L'espoir pas la haine). Et l'inquiétude est particulièrement vive parmi les responsables religieux musulmans, alors qu'une mosquée a été prise pour cible à Sunderland, comme à Southport lors de précédents heurts mardi.

ats, afp

Articles les plus lus
Dans la même rubrique
La Liberté - Bd de Pérolles 42 / 1700 Fribourg
Tél: +41 26 426 44 11